Les mariages « en tirs groupés ».

Au 18ème siècle, les mariages sont souvent célébrés en début d’année (janvier et février), parfois au début de l’été.
Il n’est pas rare que les cérémonies soient réalisées « en tir groupé », par exemple six mariages à la suite le 7 février 1736 à La Rochette. Page de droite 2ème paragraphe
Il existe aussi beaucoup de mariages doubles, deux sœurs épousant pendant la même cérémonie deux hommes différents, un frère et une sœur épousant une sœur et un frère, Par exemple Jeanne Rasse épouse à Meursanges le 2 mars 1734 Claude Prost (ce sont des ancêtres directs d’Emile Bouzereau) et sa sœur Simone épouse lors de la même cérémonie Luc Boulée. Page de droite 1er paragraphe
Par exemple les deux frères Fiacre et Pierre Pallegoix épousent à Beaune paroisse Sainte-Madeleine le 12 février 1697 les deux sœurs Pierrette et Jacquette Lombois. Page de gauche 2ème paragraphe
Certains patronymes sont si répandus que nous avons trouvé un mariage double entre frères et soeurs du même nom : le 16 janvier 1720 est célébré le mariage de Claude Bailly et de sa soeur Claudine (enfants de Jean Bailly et de Claudine Leflaive) avec Denise Bailly et son frère Claude (enfants de Claude Bailly et de Françoise Bitouzet). Page de gauche 2ème paragraphe
Et même un mariage triple le 23 janvier 1745 à Chevigny-en-Valière :

- Jean Simard épouse Marguerite Dominot,

- Jean Simard épouse Marie Simard,

- Claude Dominot épouse Françoise Guilleminot.

• Les deux Jean ne sont que des homonymes.
  
• Claude et Marguerite sont frère et soeur.
• Jean (de Marguerite) et Marie (de Jean) sont frère et soeur.

Jean Simard et Marguerite Dominot sont des ancêtres de Jeanne Marie Niquet, notre arrière-grand-mère, la mère d’Emile Bouzereau, notre grand-père commun à Simone et moi. Page de gauche

De jardiniers en vignerons.

Antoine Coignet est jardinier chez Monsieur Morel (ou Morelle) à Saint-Maur-des-Fossés - tout comme son père Claude l'était - quand il se marie en 1687. Puis il se retrouve, je ne sais comment, à Meursanges - où il décède en 1724 - jardinier au château de Laborde.
Sa fille Marie Anne, née à Saint-Maur-des-Fossés, se marie à Meursanges avec Denis Coppenet qui est également jardinier au château de Laborde.
Leur fils Guy devient jardinier à l'orangerie du château de Laborde. Il épouse en 1755 Jeanne Martin, fille d'une lignée de vignerons, dont le frère Guillaume, vigneron propriétaire, épouse lors de la même cérémonie double Jeanne Coppenet, la soeur de Guy. Page de gauche 2ème paragraphe et page précédente 3ème paragraphe.
Et, au fil des mariages des descendants de Jeanne Coppenet et Guillaume Martin, nous arrivons à Emile Bouzereau, notre grand-père, six générations de vignerons plus tard.

Le cabinet de curiosités.

Les actes révèlent quelques curiosités, comme des âges extrêmes entre conjoints (celui de l’homme est respectable et celui de la femme bien moins élevé) : le meunier Jean Guérin a 57 ans quand il épouse Marie Fagot qui en a 22 (ancêtres de Elvire Pécheux). 1er paragraphe du registre des mariages
Mais l’inverse est aussi possible : Antoinette Teyssedre a 56 ans quand elle épouse Jean-Antoine Duranton qui en a 20 (Jean-Antoine est l’ancêtre de Cécile Pied).

Ou bien la naissance d’un enfant très prématuré : Jean-Pierre Guérin nait le 7 février 1755 alors que ses parents, Jean-Pierre Guérin et Hélène Mahu (ancêtres de Elvire Pécheux) se marient le 6 février 1755. Actes n° 5 page de gauche et n° 6 page de droite

De Saint-Dizier à Hollywood.
Ou Runaway Bride (1) en 1771.

Le curé Tabary avait bien préparé son acte de mariage pour le six février 1771 dans l'église de la paroisse Saint-Martin de La Noue à Saint-Dizier, mais il a dû le biffer rageusement après la cérémonie, car il s'est révélé nul :
''... attendu que les parties y dénommées ont changé d'avis au moment de la célébration''
L'histoire ne dit pas si Marie Anne Milloy a décidé de suivre l'exemple de Julia Roberts ou si Jean Thiebauld a eu un remord.

(1) Renaway Bride - Garry Marshall - 1999